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vendredi 24 août 2018

La ligne de départ: une mise à jour

Bonjour,

Nous n'avons pas encore de sondages de campagne mais avec les derniers sondages publiés hier et aujourd'hui, il est possible de mettre à jour mes dernières analyses. De plus, j'aborde la question des différences entre les firmes dans l'estimation du vote pour le PLQ, au total et chez les non-francophones.

 Les appuis ont-ils bougé depuis janvier?

Pour répondre à cette question, j'utilise un type d'analyse plus sophistiqué (pour les geeks, régression locale dans R) de tous les sondages publiés depuis novembre 2017. L'avantage d'utiliser cette méthode est qu'elle permet de bien visualiser la marge d'erreur. Pourquoi novembre 2017? Parce que j'ai besoin de suffisamment de sondages pour réaliser l'analyse. Le premier graphique montre l'évolution des intentions de vote telles que publiées par les firmes et donc avec une répartition des discrets au prorata du vote des "indiscrets".

Le graphique montre  que, en novembre 2017, la CAQ et le PLQ étaient à égalité dans les sondages.  La montée de la CAQ s'est faite en fin d'année et au début de 2018. Depuis lors, c'est le "calme plat". Les appuis à ces deux partis n'ont pas bougé et la CAQ aurait un léger avantage.


Qu'arrive-t'il si l'on fait une répartition non-proportionnelle des discrets attribuant 50% des discrets au PLQ et 25% chacun à la CAQ et au PQ, tel que je l'ai justifié dans mon précédent message de blogue? L'évolution est la même mais elle se termine par une égalité statistique entre le PLQ et la CAQ. Notons que les appuis au PQ et à QS n'ont pas bougé beaucoup non plus. Ces partis terminent presque au même niveau qu'en novembre 2017.



La question de l'estimation du vote pour le PLQ

En examinant les divers sondages, on note deux faits intéressants. D'une part, l'estimation du vote pour le PLQ est différent selon les firmes. D'autre part, cette estimation est tributaire de l'estimation du vote des non-francophones, une estimation qui varie également selon les firmes.  Voyons d'abord l'estimation du vote total selon les firmes. Le graphique suivant montre deux différences entre les firmes. D'une part, CROP tend à estimer le vote pour le PLQ près de cinq points plus élevé que les autres firmes. Avant de crier au complot (!), notons que les quatre firmes utilisent des méthodologies différentes qui peuvent expliquer les différences d'estimations: Léger a son propre panel WEB, Mainstreet utilise des sondages téléphoniques automatisés (IVR), Ipsos combine un panel web et des sondages téléphoniques et CROP utilise un panel Web dont le recrutement est différent de celui de Léger.
Mais d'où viennent ces différences? Le graphique suivant montre les estimations du vote pour le PLQ chez les non-francophones, par firme. La question est importante puisque l'on a souvent pointé du doigt une mauvaise estimation de ce vote pour expliquer la sous-estimation habituelle du PLQ. J'ai analysé ces estimations en 2012 dans mon billet intitulé "Le paradoxe de l'anglo péquiste/caquiste". Le graphique montre que l'estimation du vote pour le PLQ chez les non-francophones varie selon les firmes. 
  • Léger a estimé ce vote entre 65% et 70% sur l'ensemble de la période, à l'exception de son dernier sondage. (62%).
  • Ipsos l'a estimé à 60%, puis à près de 75%, pour revenir autour de 60% dans son dernier sondage. 
  • Mainstreet, qui utilise la langue d'usage comme indicateur plutôt que la langue maternelle, avait des estimations similaires à celles des autres firmes jusqu'en juillet dernier (estimation à 72%). Par contre, ses derniers sondages pour Capitales Media estiment plutôt le PLQ autour de 50% chez les non-francophones (58% dans son sondage d'aujourd'hui). 
  • CROP fait une estimation relativement stable entre 70% et 75% sauf pour son sondage de juin 2017 (80%).
Qui a raison? L'élection ne permettra pas de départager pour ce qui est du vote des non-francophones mais permettra de voir jusqu'à quel point le PLQ est ou n'est pas sous-estimé.


En conclusion 
 
En 2014, beaucoup de mouvement avait pris place dans les six mois précédant l'élection. Et d'autres mouvements, en sens inverse, s'étaient produits pendant la campagne. Cette campagne-ci est différente puisqu'elle commence comme si les partis étaient alignés sur la ligne de départ depuis déjà huit mois, ce qui peut sans doute être attribué à la nouvelle donne des élections à date fixe.



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