For English readers, a summary in English is available at the end of this message.
Pour la première fois, je limite mes analyses aux sondages réalisés depuis le début de la campagne, ce qui donne un portrait plus précis de l'impact de la campagne. La méthodologie est la même que celle utilisée depuis le dernier message. Les sondages sont positionnés à la date du milieu de la période où ils ont été conduits. Les analyses partent du 2 août et incluent les sondages publiés jusqu'à aujourd'hui, 18 septembre, (ce qui inclut les derniers sondages Environics, Forum, Ekos et Nanos). Je présente donc un portrait à l'aube de la "vraie campagne" puisqu'il reste un mois avant l'élection et que les débats dans les "media de masse" n'ont pas encore eu lieu.
Le Canada - du jamais vu
Comme le graphique l'illustre, les trois partis sont exactement au même niveau si l'on tient compte de tous les sondages réalisés par les diverses firmes. Je dois toutefois vous dire que, ma "longue expérience" m'a amenée à tirer la conclusion suivante. C'est particulièrement quand les partis apparaissent à égalité dans les sondages qu'ils ne le sont pas. Dans ces circonstances, il est d'autant plus probable que les partis plus à droite soient sous-estimés. Les élections récentes en Israel et en Grande Bretagne m'ont confortée dans cette conclusion. Donc, la possibilité d'une sous-estimation des Conservateurs est très présente. Toutefois, comme nous allons le voir, les répartitions selon les régions changent la donne en ce sens que la possible sous-estimation des conservateurs n'a pas nécessairement un impact possible sur le résultat des élections. Le graphique illustre qu'au total, les intentions de vote auraient peu changé dans l'ensemble du Canada depuis le début de la campagne. Encore là, ceci cache des mouvements différenciés selon les régions.
Les régions clés: l'Ontario
L'Ontario s'était distinguée par une quasi égalité des intentions de vote à la mi-août, suite à une baisse des intentions de vote pour le PCC. Un mois plus tard, la situation a quelque peu changé. Les intentions de vote pour le PCC se sont stabilisées autour de 32,5 pour cent. Par contre, le PLC a remonté de près de trois points pour redescendre ensuite, du moins selon les sondages. Il se situerait autour de 35 pour cent en ce moment. Le NPD a baissé de près de cinq points entre la mi-août et la fin août mais les intentions de vote se sont stabilisées depuis le début septembre autour de 25 pour cent. Les trois partis se situent donc à l'intérieur d'un intervalle de 10 points. Toutefois, cela cache des différences régionales impossibles à estimer avec les sondages nationaux.
Les régions clés: la Colombie-Britannique
Il faut être très prudent avec les résultats de la Colombie-Britannique parce que, tel que souligné par Bryan Breguet (@2closetocall), les tailles d'échantillons sont souvent carrément faméliques. Quoique le NPD demeure en tête selon plusieurs sondages, l'écart entre ce parti et les autres est maintenant assez faible et les plus récents sondages montrent une possible course à trois. Le NPD aurait perdu sept points depuis le début de la campagne, pour se situer à environ 33 pour cent. Par contre le PLC et le PCC semblent s'échanger la deuxième place dans les sondages depuis le début de la campagne, ce qui signifie normalement qu'ils sont à peu près à égalité, entre 25 et 30 pour cent. Étant donné les petites tailles d'échantillon, les estimations des diverses firmes varient énormément et certaines firmes mettent le PCC à égalité avec le NPD ou avec le PLC. Il s'agit d'une course à surveiller de près mais il faut demeurer prudent dans l'interprétation de possibles changements.
Entre les deux: les Prairies
Si le Parti Conservateur règne toujours au Manitoba et en Saskatchewan, son règne n'est pas aussi clair qu'en Alberta. Il semble être légèrement en descente mais il situe toujours en tête mais à environ 36 pour cent. Toutefois, certains sondeurs le mettent en haut de 40 pour cent. Le PLC et le NPD s'échangent la deuxième place depuis le début de la campagne et on peut donc penser qu'ils sont à peu près à égalité, entre 25 et 30 pour cent. Cette bataille pour la deuxième place peut avoir une certaine importance pour ce qui est des résultats en sièges, d'autant plus si l'appui au PCC se maintient au niveau actuel ou continue de descendre.
Les bastions: l'Alberta
La victoire du NPD aux élections provinciales en Alberta n'aura pas eu d'effet sur les intentions de vote au niveau fédéral, du moins jusqu'à date. Les intentions de vote pour les Conservateurs se situent autour de 50 pour cent depuis la mi-août. Les intentions de vote pour le NPD sont stables autour de 25 pour cent depuis la mi-août et celles du PLC sont stables autour de 20 pour cent depuis le début de la campagne. L'ordre des intentions de vote ne s'est pas modifié.
Les bastions: Le Québec
Au Québec, les précédentes analyses montraient que le NPD avait atteint 45 pour cent des intentions de vote. Les analyses menées depuis le début de la campagne confirment cette estimation. Toutefois, elles permettent de constater que la situation s'est stabilisée à ce niveau depuis la mi-août. Les intentions de vote pour le PCC et pour le Parti Vert sont également d'une remarquable stabilité. Par contre, le Bloc Québécois semble avoir poursuivi sa descente et ne serait plus qu'à environ 12 pour cent selon les plus récents sondages. Enfin, cette descente s'est faite en faveur du PLC, maintenant à près de 25 pour cent, qui aurait effectué une remontée de près de cinq points depuis le début septembre.
Les bastions: Les Provinces Atlantiques
Le PLC semble consolider et même améliorer sa position de tête dans les Provinces Atlantiques. Les intentions de vote pour ce parti auraient progressé de près de cinq points depuis le début de la campagne. Pendant ce temps, le PCC se maintient à environ 20 pour cent depuis la mi-août. Le NPD aurait perdu en gros les points gagnés par le PLC et se retrouve autour de 28 pour cent, stable depuis les deux dernières semaines.
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Conclusion
Même si, à l'échelle canadienne, les sondages montrent une certaine stabilité et les trois partis à égalité, cela cache des mouvements et des batailles dans certaines régions et ces batailles ne mettent pas nécessairement en jeu les mêmes partis. Trois régions apparaissent maintenant à surveiller, soit l'Ontario, la Colombie-Britannique et les Prairies -- Manitoba et Saskatchewan. Dans ces régions, les intentions de vote ont varié et continuent de le faire. Même si pour les Prairies et la Colombie-Britannique les échantillons sont très petits, la somme de tous les sondages semble montrer qu'il y a une possible lutte à trois pour la première place. Dans des batailles ou les trois partis sont à égalité, la première place peut faire la différence. Il faut toutefois garder à l'esprit que le PCC a été sousestimé de quatre points en Ontario lors de la dernière élection fédérale. Il est aussi possible que le PLC soit sous-estimé dans certaines régions mais il serait surprenant que le NPD le soit. Par contre, et plusieurs sondages le montrent, au moment de voter, les partisans du parti Vert seront certainement plus tentés de voter pour le NPD ou le PLC que pour le PCC si la lutte est serrée, ce qui pourrait compenser pour la sous-estimation du PCC.
Note méthodologique: Les analyses sont faites en utilisant des régressions locales. Les analyses et les graphiques sont faits par Luis Pena Ibarra, auxiliaire de recherche.
English summary:
Although at the Canadian level, the polls show some stability, with a never seen equality between the three main parties, this overall portrait hides the fact that different battles are taking place in some but not all the regions of Canada.
There are some strongholds: In Quebec, the NDP is way ahead at around 45 percent. The LPC, now at 25 percent, has been gaining grounds in the last two weeks at the expense of Bloc Québécois, now at around 12 percent, below the CPC, at 15 percent. In Alberta, the CPC is at 50 percent and the two other main parties are at around 20 percent. In the Atlantic Provinces, the LPC is gaining grounds; support for this party is close to 50 percent. Its gains were made at the expense of the NDP. However, this party is a good second at around 30 percent. The CPC is stable at 20 percent.
There are close battles: Given that it has about a third of all constituencies, Ontario is a very important place to check. It is a province where the three main parties were at par in mid-August. However, the LPC has gained grounds at the expense of the NDP. Right now, the three parties are within 10 points in voting intentions. The LPC is ahead at about 35, the CPC follows at 32 and the NDP trails at 20.
As for British Columbia, it looked like a stronghold for the NDP at the beginning of the campaign. However, the NDP has lost grounds, around seven points, and the two other main parties, exchange second place since the beginning of the campaign. Some recent polls put the three parties at par. However, very small sample sizes mean that we have to be very cautious in our interpretation of what is happening in BC.
In the middle: Manitoba and Saskatchewan -- the Prairies -- have been strongholds for the Conservative Party. However, as in BC, we see the two other main parties -- the NDP and the LPC this time -- exchanging second place and closing the gap with the CPC.
In conclusion, all these movements occurred even before any debate in the mass media. It will be interesting to see whether the debates have an impact but one thing is sure, some people may change their mind, since they have already done so since the beginning of the campaign. And again, we should not forget that the CPC may be underestimated, particularly in Ontario. In fact, I have a new "Law of Polls" which states that "When it looks equal, it is not". The last Israel and UK elections validate this law. In short, particularly when polls show a close race, the conservative side is likely to be ahead.
About methods: the analyses are performed using local regression (Loess). Graphs and analyses are done by Luis Pena Ibarra, research assistant.
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