mardi 29 mai 2012

En complément au blogue de Jean-François Lisée,

"Sondage: Les jeunes, victimes d’escroperie ?" http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/



Cher Jean-François,
Il faut que je te corrige un peu.

1) D’abord, le point important. Si on veut connaître l’opinion des jeunes, on ne se soucie pas de la proportion qu’il y a dans un sondage ou l’autre. Ils ne seront jamais assez nombreux dans un sondage pour qu'on ait une image claire de leurs opinions. Il faudrait faire une enquête auprès des jeunes!!!1000 jeunes de préférence. Tous les jeunes, pas seulement les étudiants.

2) Chaque choix méthodologique des sondeurs a des avantages et des inconvénients. Par exemple, si on pondère de façon très fine pour s’assurer de représenter de petits groupes, comme je te l’ai expliqué, on risque de provoquer un autre problème, soit de donner trop d’importance à des personnes non représentatives. C’est l’envers de la médaille. Ainsi, dans le sondage Léger dont monsieur Léger m’a gentiment fourni le rapport, on a 46% de voteurs PQ chez les 18-24 ans et seulement 32% chez les 25-34 ans. Est-ce que ça veut dire que, tout à coup, à 25 ans on cesse d’être péquiste? que le sondage est biaisé? Pas du tout, seulement qu’avec de petits nombres, la marge d’erreur est tellement grande que tout peut arriver. Et avec un panel opt-in, c’est encore pire.

3) Tu dis "S’ils avaient fait la même erreur que CROP, le groupe des 18-34 de Léger aurait du être opposé à la loi dans une proportion de 49,2%, soit une minorité. En corrigeant ces données pour représenter correctement le poids de chaque groupe, la minorité devient majorité claire, à 57,5%".  49,2% n’est pas une minorité, c’est une égalité, encore plus dans un groupe aussi petit, avec une marge d’erreur totale de 6,2%. Et donc, 57%-6%=51%; 49%+6%=55%. AUCUNE différence significative entre les deux chiffres. Bref, attention marge d’erreur (même si elle n’est pas appropriée pour ce type de sondage). Ça veut dire que les jeunes sont partagés, plus que les plus âgés.

4) Pour le fait de permettre ou non la non-réponse, les recherches ont montré que ça ne changeait pas la répartition des pour et des contre. Encore là, les choix méthodologiques des deux sondeurs ont des avantages et des inconvénients.

Conclusion: Malgré tout, les trois sondages donnent la même lecture de l’opinion: a) La majorité des gens sont pour à peu près tous les éléments de la loi sauf les amendes très fortes. b) Par contre, ils ne pensent pas que la loi va aider à régler le conflit et globalement, ils sont partagés moitié-moitié sur la loi. Ils sont majoritairement pour la hausse mais lorsque l’on chiffre cette hausse (formulation Léger), l’appui est un peu plus bas.

D’autres questions?

Claire Durand

Aucun commentaire:

Publier un commentaire