mercredi 19 mars 2014

L'appui à la souveraineté, évolution et appuis

Bonjour,

Voici le lien au texte publié dans La Presse aujourd'hui concernant l'appui à la souveraineté où je conclus que bien qu'il ait augmenté de cinq points depuis l'élection du Parti Québécois en septembre 2012, l'appui demeure en deçà de ce qu'il était avant les deux référendums de 1980 et de 1995. Différence majeure toutefois, l'appui ne se différencie pas en fonction de l'âge, ce qui était le cas en 1980 et 1995.

http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/201403/18/01-4749041-les-jeunes-decrochent-de-la-souverainete.php

Pour illustrer ce texte:

L'évolution de l'appui depuis 2008 et depuis l'élection de 2012. Ce premier graphique illustre l'évolution de l'appui depuis 2008, soit le moment où les sondeurs ont cessé d'inclure la mention d'une association avec le reste du Canada dans le libellé de la question.  On voit que l'appui est demeuré longtemps à 40% pour descendre aux alentours de 35% à l'automne 2012 puis remonter par la suite.


Le deuxième graphique montre l'évolution depuis l'élection de 2012. On voit clairement qu'il y a eu une légère remontée depuis cette élection.


Le graphique suivant montre la relation entre l'appui à la souveraineté et les groupes d'âge dans 4 sondages effectués depuis 1979. Pour 2013, j'ai utilisé le sondage CROP de septembre, le seul que j'avais en mains à ce moment-là. La situation est peu susceptible d'avoir changé. On voit que l'appui à la souveraineté, très fortement lié aux groupes d'âge en 1979 et en 1995, ne l'est plus vraiment.

Quant à la scolarité, elle a joué au total en 1979. Dès 1995, l'effet net semblait avoir disparu. Toutefois, si regarde l'effet de la scolarité pour chaque groupe d'âge, on constate que, chez les 55 ans et plus, ceux qui ont une scolarité universitaire sont plus favorables à la souveraineté que les autres 55 ans et plus.


En conclusion, il y a un effet générationnel dans l'appui à la souveraineté. Toutefois, d'autres recherches que j'ai faites ont montré que, pendant la campagne référendaire de 1995, ce sont seulement les moins de 55 ans qui avaient changé d'avis pendant la campagne. Donc, ceux qui sont moins souverainistes en ce moment sont aussi les plus susceptibles de bouger pendant une campagne.

Enfin, pour ce qui est de l'évolution de l'intention de vote de 1976 à 2008, vous pouvez vous référer à l'article suivant de Yale et Durand: What did Quebeckers Want? Evolution of support for sovereignty 1976-2008 et aux archives des sondages sur la souveraineté comprenant l'information sur tous les sondages que nous avons repérés : Archives des sondages sur l'appui à la souveraineté

Au plaisir

samedi 15 mars 2014

Intentions de vote - où en sommes-nous?

Bonjour,

Avec la publication récente de quelques sondages, il est temps de faire une mise à jour. Mon dernier message de blog présentait l'évolution des sondages depuis la dernière élection. Je me limite maintenant aux sondages publiés depuis le début septembre 2013. Comme en 2012, je fais une répartition non proportionnelle des discrets (50% au PLQ, 25% au PQ et 25% à la CAQ) pour ce qui est des estimations de l'intention de vote totale. Cette répartition avait donné une sous-estimation de deux points pour le PLQ en 2012 et une surestimation de un point pour le PQ, à l'intérieur de la marge d'erreur, alors que la répartition proportionnelle telle que publiée par les firmes sous-estimait le PLQ par 3,6 points. Soulignons que la répartition non proportionnelle change peu de choses lorsque la proportion de discrets est basse. Enfin, je présente des estimés de l'évolution des intentions de vote pour les francophones, pour la RMR de Montréal, celle de Québec ainsi que le reste du Québec, ce qui permet de décomposer d'où viennent les mouvements.

Voici les graphiques donnant le portrait de l'évolution des intentions de vote. Les points représentent l'évaluation faite par chacun des sondages alors que les lignes représentent une estimation de l'évolution. Les analyses statistiques montrent une évolution significative -- faible et positive -- uniquement pour le Parti québécois.

Le premier graphique illustrant les intentions de vote telles que publiées montre les deux principaux partis à égalité, comme tout le monde a pu le constater étant donné les résultats des derniers sondages.


 Le graphique suivant montre la situation lorsque l'on effectue une répartition non proportionnelle des discrets. Il montre que le PLQ serait légèrement en avance sur le PQ.


Si les tendances illustrées se confirmaient dans les prochains sondages, on aurait une situation très similaire à celle de l'élection de 2003 où le PLQ et le PQ faisaient tous deux des gains aux dépens de l'ADQ jusqu'à la mi-campagne.

Qu'en est-il des francophones?

L'évolution présentée dans le graphique suivant montre que le PQ serait passé d'environ 38% à environ 44% chez les francophones depuis septembre 2013. Toutefois, depuis janvier, il semble y avoir une tendance à la baisse pour la CAQ, tendance qui profite surtout au PLQ. Il faudra attendre les prochaines sondages pour voir si cela se confirme. Notons que le sondage Forum fait par téléphone automatisé donne une lecture différente des autres firmes, plaçant, dans le dernier sondage, le PLQ à 36% et la CAQ à 13%.


Y a-t-il des régions où les évolutions sont différentes?

Il faut faire attention aux prochains graphiques étant donné la taille des échantillons, nettement moins importante dans les sous-régions. Les estimations sont donc à la merci de marges d'erreur ou à tout le moins d'intervalles de crédibilité (pour ce qui est des sondages internet) assez élevés. Toutefois, la lecture faite par les derniers sondages est assez similaire.

Pour ce qui est de la RMR de Montréal, le PLQ et le PQ auraient profité également depuis janvier de la chute des intentions de vote pour la CAQ. Par contre, avant janvier, les intentions de vote pour le PLQ et le PQ évoluent en sens inverse. L'intention de vote pour le PLQ se situerait autour de 40% et celle du PQ autour de 36%.

Pour ce qui est de la RMR de Québec, les échantillons sont très petits ce qui explique l'apparence de mouvements "erratiques". Si les prochains sondages confirment la tendance, le PLQ serait presque le seul à profiter d'une chute récente des intentions de vote pour la CAQ. Ici ce sont les intentions de vote pour le PLQ et pour la CAQ qui évoluent systématiquement en sens inverse alors que le PQ est plutôt stationnaire.


Enfin, pour ce qui est du reste du Québec, les échantillons sont là aussi assez petits.Contrairement à ce que l'on entend fréquemment dans les media, les données montrent une stabilité impressionnante des intentions de vote pour le parti Québécois dans le reste du Québec et une augmentation des intentions de vote pour le PLQ aux dépens de la CAQ, comme dans la RMR de Québec.

Que peut-on conclure de ces évolutions?

La faible hausse des intentions de vote pour le Parti Québécois dans l'ensemble du Québec semble provenir surtout de la RMR de Montréal et, au sein de cette RMR, probablement surtout des francophones. Ceci va à l'encontre du discours convenu voulant que ce sont chez les francophones en région que le PQ a fait ses gains "grâce à la Charte". Des sondages avec des échantillons plus importants, permettant de distinguer l'ile de Montréal du reste de la RMR aideraient sans doute à mieux évaluer la situation.

jeudi 6 mars 2014

Pourquoi le vote PLQ pourrait être sous-estimé.

Bonjour,

Voici le lien à l'article publié ce matin dans La Presse, Le vote des discrets

Mon analyse du lien entre participation et vote pour le Parti Québécois se trouve ici.

Pour compléter, voici deux graphiques de l'évolution des intentions de vote depuis la dernière élection, une avec les sondages tels que publiés, l'autre avec une répartition non-proportionnelle des discrets.


Ce premier graphique montre l'évolution des intentions de vote telles que publiées. Il faut être prudent parce que l'estimation des intentions de vote par les derniers sondages a varié. CROP a mis le PQ à 40% il y a plus d'une semaine. Léger le met à 37% hier. Pour ce qui est du PLQ, il y avait des écarts importants entre les estimations des firmes cet automne mais les trois derniers sondages donnent des estimations très similaires, autour de 35%. 
Par contre, lorsque l'on fait une répartition des discrets non proportionnelle, comme je l'ai fait avec succès en 2012, soit 50% au PLQ, 25% au PQ et 25% à la CAQ, on arrive aux courbes suivantes.




Avec la répartition non proportionnelle, on voit les deux principaux partis pratiquement à égalité. Je laisse aux spécialistes l'estimation de ce que cela pourrait vouloir dire pour ce qui est des sièges. Ma répartition fait également apparaître les intentions de vote pour la CAQ un peu plus élevées, ce qui correspond sans doute à la réalité puisqu'il est arrivé, en 2007 entre autres, que l'ADQ soit sous-évalué.
Enfin, nouveauté cette année, j'inclus l'intention de vote pour Québec solidaire et la proportion de discrets de chaque sondage (en gris).

Au plaisir,

Claire Durand

Pour les spécialistes: Les lignes sont tracées en utilisant la fonction "kernel smoothing"- epanechnikov. J'ai préféré utiliser cette fonction pour le moment parce que l'évolution pour le PLQ et le PQ est quadratique et que la projection donne une image biaisée, comme si l'évolution pré-campagne se poursuivrait de la même manière pendant la campagne. J'utiliserai cette méthode tant que je n'aurai pas suffisamment de sondages pour utiliser la projection provenant des régressions.

samedi 1 mars 2014

À l'aube de l'élection de 2014, où en sommes-nous?

Bonjour,

Voici ma présentation à la table ronde sur l'élection de 2014 tenue à l'Université de Montréal le jeudi 27 février.A l'aube de l'élection de 2014, où en sommes-nous?

J'ai aussi commenté à l'émission 24 heures en 60 minutes avec Anne-Marie Dussault le 28 février.
Émission 24 heures en 60 minutes - 28 février 2014, voir à partir de la 35 ème minute.

Au plaisir